Ce projet est la (tentative de) reproduction d’un objet qui apparaît dans le film de science fiction "Starship Troopers" de Paul Verhoeven. Il s’agit de la prothèse de bras portée par le lieutenant Rasczak.
Images de référence
Comme vous pouvez le voir sur la première photo, on distingue au niveau du poignet (entre la jonction des pièces métalliques de la main et de l’avant bras) du tissu noir pour camoufler la « vraie » peau de l’acteur.
L’idée m’est donc venue de fabriquer cette prothèse à partir d’un gant noir sur lequel viendraient s’ajouter des pièces. Comme je voulais garder une certaine souplesse à l’ensemble, j’ai opté pour de la mousse fine dénichée dans un magasin de loisirs créatifs.
N.B. Pour des raisons pratiques, le gant est fabriqué pour la main gauche. D’abord parce que ce gant étant confectionné pour être utilisé sur un GN, j’ai souhaité garder mon bras droit libre de toute gêne pendant la durée du jeu. De plus, en le concevant, je me suis vite rendu compte qu’il est indispensable de pouvoir travailler sur le gant en place… étant droitière il me fallait avoir ma main directrice disponible.
Vous aurez compris que si vous êtes gaucher, il vous faudra inverser…
Matériel et outillage
Voici une liste, plus ou moins exhaustive, du matériel utilisé :
-
Un gant noir
Ce n’est pas un gant simple qui arrive jusqu’au poignet, mais la version tenue de soirée. J’ai déniché le mien pendant le moment le plus propice, quelques jours avant le Réveillon. Il doit être possible d’en trouver toute l’année dans les friperies, chez Emmaüs, etc… -
De la mousse souple
Elle est vendue sous l’appellation « caoutchouc souple » dans le magasin où je l’ai achetée (rayon Loisirs Créatifs du Bricomarché du coin). D’après ce topic , ce produit est connu également sous le nom de « créamousse » ou « plastimousse ». Il s’agit tout bêtement de plastazote de faible épaisseur (3 mm) et de faible densité. - De la colle néoprène, en gel de préférence
- Un paire de ciseau. Pour la découpe des pièces c’est l’idéal. Le cutter n’est nullement nécessaire.
- Papier, crayon, règle, imprimante – pour toute l’étape de la confection du patron.
- Latex, peinture acrylique noire et argentée, pinceau, vernis acrylique
Première étape : fabrication du patron
« Nul besoin de réinventer l’eau chaude à chaque fois », disait l'un de mes amis. Il existe un très bon tutorial sur ce site-ci, où on retrouve un patron pour les doigts d’armure.
J’ai réutilisé les patrons marqué 1 et 2 sur la photo. Ils m’ont servi à fabriquer les pièces pour toutes les phalanges des cinq doigts, exception faite de celle situé au bout des doigts (j’y reviendrais plus tard). J’ai fait une légère modification en supprimant le décoché qui apparaît, le jugeant peu esthétique.
Il faut suivre le tutorial étape par étape en commençant par fabriquer un patron en papier à la taille de chacune de ces phalanges. C’est clairement l’étape la plus fastidieuse et qui demande le plus d’attention. Il faut identifier chaque morceau sous peine de devoir tout recommencer, car on aura oublié qu’est ce qui est le patron et qu’est ce qui est juste le déchet de papier qui traine… Vous réaliserez vite qu’il n’y a pas trente-six mille façons de créer un patron idéal et que celle présenté dans le tutorial est la plus adéquate. En effet, elle permet de recouvrir presque complètement le dessus du doigt (donc bonne protection, et dans mon cas bon camouflage du gant) tout en permettant une flexion suffisante qui ne gênera pas la prise en main.
Deuxième étape : réalisation des pièces intermédiaires des doigts
Une fois toutes les pièces du patron réalisé, il faut ensuite reporter le patron sur la mousse puis couper la pièce au ciseau. Cela se fait très simplement.
La dernière étape est un peu plus délicate:
- Enfiler le gant sur la main gauche
- Positionner la pièce préalablement encollée autour de la phalange correspondante
- Presser fortement pendant quelques secondes. La pièce est en place.
- Renouveler l’opération pour toutes les pièces
Voila le résultat en image:
Troisième étape : réalisation des pièces situées au bout des doigts
Comme indiqué plus haut, la réalisation de la pièce située à l’extrémité du doigt est un peu différente de celle présentée dans le tutorial. Je trouvais après quelques tests que le patron donnait une pièce d’armure un peu trop « carrée » qui ne facilitait pas la prise en main, ni le confort du porteur.
J’ai donc repris le patron 2 dont j’ai accentué la partie arrondie. La pièce au final est plus allongée vers le haut, ce qui permet de recouvrir l’ongle et de s’arrêter au ras du doigt. On obtiendra donc une pièce qui, une fois collée autour du doigt, est couvrante si on regarde la main au dessus… mais qui laisse apparaître l’extrémité du gant quand on regarde paume vers soi.
C’est ce qu’on peut voir sur le détail (a) de la photo ci-dessous. Pour avoir ce résultat, la pièce doit être correctement encollée sur les bords, il ne faut pas hésiter si besoin est, à faire des retouches de colle.
La forme non couverte a alors la forme d’une goutte.
Il faut donc tailler dans les chutes de mousses une forme de goutte à la bonne dimension.
- Ne pas hésiter à tailler un petit peu plus grand au départ quitte à retoucher ensuite
- Tailler les bords de la goutte avec un angle de 45°, cela permet d’obtenir des bords bien jointifs au moment du collage
Après en avoir encollé la face et les bords, il faut appliquer le morceau sur le gant, et le tour est joué. On obtient alors ce qu’on voit sur le détail (b).
Une fois les cinq extrémités préparées, tous les doigts sont convenablement armurés. Il est temps de passer au reste du gantelet, à savoir la main et l’avant-bras.
Quatrième étape : réalisation des pièces de la main et du bras
Après les doigts, j’ai commencé par couvrir l’avant-bras. Pour cela, j’ai découpé deux formes trapézoïdales dans la mousse. Comme précédemment, je me suis inspiré des patrons présents sur le site en les modifiant à mon goût et mes besoins.
La première forme est destinée à être collée sur le gant. Elle est placée sous le dessous de mon bras et remonte légèrement sur les côtés. Les bords du trapèze ne doivent pas se toucher. Il est indispensable de laisser quelques centimètres (dans mon cas, environ 3 cm) de jour entre les deux bords. Cette zone non couverte de mousse permettra de retirer le gant.
La seconde forme est destinée à recouvrir la première et masquer l’espace de tissu qu’on a laissé. Il est détachable du reste du bras, et dans mon cas, c’est la pièce que j’ai le plus décorée (car plus facile à manipuler). Pour rigidifier un peu cette pièce qui n’est qu’un morceau de mousse, j’ai collée sur le dessous une chute de tissu noir récupéré sur le second gant.
Les deux morceaux de l’avant-bras sont maintenus ensemble par des petits morceaux de velcro disposés à intervalles réguliers. Il existe sûrement un meilleur système que celui-ci, car on peut voir sur la photo que les velcros ne permettent pas de bien plaquer la forme du dessus sur celle collée sur le gant (normal, il aurait fallu galber la pièce…en la chauffant peut-être, à tester).
Pour la paume, j’ai juste collé un morceau en m’assurant de ne pas couvrir trop haut afin de ne pas être gêné lorsque je souhaite fermer la main.
Voila le résultat en image:
Dernière étape : décoration et latexage
Une fois que les principales pièces sont mises en place, il s’agit de rajouter des détails afin de donner plus de relief à l’ensemble, sans ca, cela fait un peu vide.
Pour le dessus de la main, je me suis inspiré des photos extraites du film en rajoutant des petits trapèzes de mousse de différentes dimensions, découpées dans les chutes restantes.
Pour l’avant-bras, n’ayant pas de modèle, j’ai fait au « feeling ». J’ai rajouté un motif rappelant l’origine du gant (l’aigle qu’on retrouve sur le drapeau de l’Infanterie Mobile). Les vis sont en fait des petits ronds de mousse découpées à l’emporte-pièce, dont la fente a été pyrogravée à l’aide d’un trombone chauffé à la bougie.
Voila le résultat avant latexage
Il ne reste plus qu’à latexer le tout. Je ne décrirais pas la méthode de latexage, déjà amplement détaillée sur Trollcalibur. Je me suis contenté de mon coté d’une sous-couche de peinture noire, et de 2 couches de latex coloré à la peinture acrylique argent. J’ai terminé par une couche de vernis acrylique en bombe, utilisé pour plastifier les documents d’identité.
Astuce
Pour les phases de peinture et latexage, j’ai travaillé avec le gant en place. La peinture traversant le tissu, il faut penser à protéger votre main et votre bras si vous ne voulez pas les voir tout noir quand vous retirez votre gant. Pour cela, il suffit de mettre un gant fin (type latex ou gant de vaiselle) et d’enrouler votre bras de film alimentaire.
De même, lorsque vous passez le vernis, évitez de déborder sur le tissu (le vernis le rigidifie et on perd en flexibilité s’il y en a trop sur les jointures).
Photos finales
Voila le résultat final !
Coût du projet
Si vous avez déjà bricolé du matériel de GN, vous devez avoir à peu prés tout le petit matériel nécessaire (colle, latex, peinture). Le seul véritable investissement est l’achat du gant. Personnellement, il m’est revenu à 5 euros… la paire, donc possibilité de faire 2 gants. Pour la mousse, j’en ai eu pour 6 euros les 6 feuilles de format A4, et j’en ai utilisé un peu moins de 4.
Grosso modo, cela m’est revenu à un peu moins de 20 euros, pour une dizaine d’heures de travail à un rythme plutôt tranquille.